Les technologies de production d'électricité renouvelable sont de plus en plus compétitives, indique l'agence internationale des énergies renouvelables (Irena), qui a publié un rapport sur le sujet, le 6 juin à l'issue d'une réunion à laquelle participaient 96 pays. L'agence a réalisé une analyse des coûts et des performances des principales technologies existantes aujourd'hui dans le photovoltaïque, le solaire à concentration, l'éolien, l'hydroélectricité et la biomasse. Cette étude sera régulièrement actualisée, indique l'Irena.
"Une révolution renouvelable est en cours. Cette analyse montre que le déploiement rapide de technologies renouvelables pour la production d'électricité et la baisse rapide des coûts qui en découle créent un cercle vertueux", observe le directeur général de l'Irena, Adnan Z. Amin. Les installations de production d'électricité d'origine renouvelable "représentent la moitié des nouvelles centrales de capacité de production installées à travers le monde. Elles constituent désormais la solution la plus économique pour l'électrification hors réseau et l'extension du réseau dans la plupart des régions, et pour l'approvisionnement du réseau centralisé dans des sites affichant un bon potentiel".
Des coûts à la baisse dans toutes les EnR
Les coûts relatifs à la production d'énergie photovoltaïque ont considérablement baissé au cours des deux dernières années, avec une chute de 60 % des prix des modules en silicium cristallin. Le solaire photovoltaïque est désormais compétitif avec les tarifs d'électricité pour les particuliers dans de nombreux pays ayant un bon gisement solaire, note l'Irena. Ainsi, la capacité installée en photovoltaïque a augmenté de plus de 70 % en 2011.
Si les technologies solaire à concentration et photovoltaïque sont en concurrence, elles sont aussi complémentaires, note l'Irena. En Espagne et aux Etats-Unis, le solaire à concentration (CSP) à grande échelle sans stockage d'énergie affiche ainsi des coûts inférieurs au photovoltaïque en 2010. Et si l'ajout d'un stockage d'énergie thermique augmente les coûts d'installation, elle permet d'optimiser la production."La possibilité de planifier la production des centrales CSP avec stockage d'énergie thermique ouvre des possibilités pour couvrir la demande de pointe dans la soirée, et rendre cette technologie encore plus compétitive", analyse l'Irena.
Quant à la biomasse, les grands volumes de déchets agricoles et forestiers sont souvent sous-exploités alors qu' "en les utilisant comme matière première pour fournir de l'énergie et de la chaleur, ils peuvent fournir une électricité moins chère que celle du réseau". Les projets les plus compétitifs permettraient de produire de l'électricité pour un coût de 0.06 $ USD /kWh.
L'éolien terrestre voit lui aussi baisser ses coûts, avec l'apparition de fabricants dans les pays émergents. Ainsi, le coût de l'électricité provenant des meilleurs sites d'Amérique du Nord est estimé entre 0,04 $ et 0,05 $/kWh en 2010, concurrençant directement les centrales à gaz. L'hydroélectricité, beaucoup plus mature, reste celle qui affiche les coûts les plus faibles avec une fourchette situées entre 0,02 $ et 0,19 $/kWh pour les grands projets hydroélectriques.
Des millions d'emplois à la clé
Dans un autre rapport publié le 6 juin, l'Irena estime que l'atteinte des objectifs de l'Onu qui visent à fournir de l'énergie durable à tous d'ici 2030 (1,3 Mds de personnes n'ont pas accès à l'électricité), pourrait créer 4 millions d'emplois directs dans le seul secteur hors réseau.