Une récente étude EurObserv’ER montre que l’Union européenne demeure la principale zone d’installation du photovoltaïque dans le monde.
Contre toute attente, et malgré les coups de freins successifs donnés par les gouvernements européens (Allemagne et France en tête), le marché de l’électricité solaire a poursuivi sa croissance durant l’année 2011, et particulièrement sur le Vieux continent. L’Allemagne (+9.280 MWc par rapport à 2010) et l’Italie (+7.505 MWc) se détachent assez nettement, avec à elles deux une puissance connectée supplémentaire de près de 17.000 MWc. La France, elle aussi, progresse, avec +1.600 MWc de puissance reliée au réseau, ce qui en fait le 3e marché européen.
En tout, durant l’année 2011, 21.529 MWc de centrales photovoltaïques ont été connectées, portant la puissance cumulée du parc de l’Union européenne à 51.357 MWc. Il s’agit donc du secteur électrique le plus dynamique en termes d’installations, loin devant l’éolien (+9.368 MW), les centrales à gaz naturel (+9.718 MW), les centrales au charbon (+2.200 MW), celles au fioul (+700 MW) ou les centrales nucléaires (+331 MW). Les énergies renouvelables ont donc le vent en poupe, puisqu’elles représentent plus de 70 % des puissances nouvellement installées dans l’UE.
Parc installéEurObserv'ER ©
Du côté du parc installé, le classement est le suivant : Allemagne (24.875 MWc) première puissance photovoltaïque européenne, Italie (12.763 MWc) deuxième et Espagne (4.214 MWc) troisième. La France échoue au pied du podium avec 2.831 MWc (DOM inclus). Les pouvoirs publics ont été pris de court face à cette croissance, aucun gouvernement ne prévoyant une baisse aussi rapide du prix des modules photovoltaïques. Baisse encore plus rapide que celle des tarifs d’achat d’électricité, ce qui n’a pas manqué d’entraîner une nouvelle course à l’installation, certains investisseurs cherchant à exploiter le différentiel entre tarif d’achat et coût réel du kWh solaire. Des pays comme l’Italie ou l’Allemagne ont donc le sentiment d’avoir financé au prix fort le développement de la filière et entendent serrer la vis.
Sous le soleil de France
En France, la croissance a été bonne, avec l’installation de 79.291 centrales (soit 1.634 MWc) durant toute l’année 2011. Un chiffre qui traduit le nombre de projets qui demeuraient en file d’attente avant le moratoire. Mais les puissances en attente de raccordement ont diminué en fin d’année. Aucune forte progression ne sera donc à attendre en 2012 : le secteur est soumis depuis le 4 mars 2011 à de nouvelles conditions d’achat de l’électricité dans lesquelles le gestionnaire du réseau gère la file d’attente et doit installer 500 MWc par an. Quant aux tarifs d’achat, ils affichent un rythme de dégressivité important, et sont définis tous les trimestres, en fonction du nombre de demandes de raccordement déposées. Les installations de plus de 100 kWc ne sont pas concernées par ces tarifs mais directement sélectionnées via des appels d’offres. Du côté des professionnels du secteur, on regrette la complexité du cahier des charges qui limite le nombre de prétendants. Les résultats du premier appel d’offres pour les centrales de 100 à 250 kWc ont été publiés au mois de mars, tandis que le second, pour les centrales supérieures à 250 kWc a été lancé en septembre 2011. Il porte sur 450 MW au total pour des installations à créer d’ici à 2014.
Le rayonnement solaire contribue désormais à 1,4 % de la production d’électricité de l’UE, avec 44,8 TWh (+98 %). Compte tenu de la puissance installée en fin d’année, la production d’électricité photovoltaïque devrait largement dépasser les 60 TWh en 2012, permettant à cette énergie de tutoyer le seuil des 2 %. Dans les pays les plus en pointe, cette part est supérieure à ce taux : 3,6 % en Italie, 3,1 % en Allemagne et 2,6 % en Espagne.